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Musée de la Romanité. Nîmes la Rome française

Le nouveau Musée de la Romanité de Nîmes ouvre ses portes au public le 2 juin 2018.

On l’a parfois surnommée la Rome Française… Nîmes, cité antique, célèbre pour ses arènes romaines et ses nombreux bâtiments romains, abreuvée par le spectaculaire Pont du Gard dispose désormais, avec son Musée de la Romanité, d’un nouveau maillon pour mettre en valeur le tourisme historique.

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Depuis les baies vitrées du Musée de la Romanité, on (re)découvre les arènes de Nîmes. Photo Eric Beracassat.

Musée de la Romanité pour amateurs de balades historiques

Les amateurs de Balades Historiques pourront découvrir à partir du 2 juin le nouveau Musée de la Romanité de Nîmes à un jet de pilum de l’amphithéâtre antique.
Le bâtiment, résolument moderne, conçu par l’architecte Elizabeth de Portzamparc présente 5 000 œuvres archéologiques et artistiques essentiellement trouvées dans la région. Il accueille aussi des expositions temporaires, à l’instar de « Gladiateurs, héros du Colisée » jusqu’au 24 septembre 2018.

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L’architecte du Musée de la Romanité à Nîmes, Elizabeth de Portzamparc. Photo Eric Beracassat

Le Musée de la Romanité (construit en 3 ans pour un coût de près de 60 millions d’euros) s’organise autour d’une rue intérieure suivant les traces de l’ancien rempart augustéen. Ce passage ouvert à tous relie le parvis des Arènes à un jardin archéologique. À plus de 10 mètres de haut on y découvre un fragment du propylée du Sanctuaire de la Fontaine,, le lieu sacré datant de la fondation de la ville pré-romaine.
Car si le Musée Le Musée de la Romanité s’intéresse bien sûr au monde romain, son ambition est, comme l’influence de Rome, bien plus large.

Musée de la Romanité : plus de 25 siècles d’Histoire nîmoise

Les premières œuvres présentées dans le musée datent du 7e siècle avant J.-C. (âge du Fer, période gauloise) et s’échelonne jusqu’au Moyen Âge, augmenté de plusieurs collections d’érudits des 18e et 19e siècles.
L’Histoire de Nîmes débute en effet à au moins l’époque celte. La Gaule narbonnaise était en partie occupée par la tribu des Volques. Ils fonderont Nîmes dont ils feront leur capitale. Ils l’appelleront Nemausus, en référence au nom du dieu de la source sacrée . On peut découvrir un film « NEMAUSUS, la naissance de Nîmes » retraçant cette histoire à la Maison Carrée, qui n’est autre que l’ancien Temple du Forum dédié aux deux fils de l’empereur Auguste.
Nîmes romanisée, ou plutôt Colonia Augusta Nemausus reçoit la visite de l’Empereur Hadrien en 122 apr. J.-C. Ce dernier revient de Bretagne (Angleterre) où il a lancé la construction d’un mur face à l’Écosse – la fameux mur d’Hadrien-. À l’époque l’Empire Romain est à son apogée et les Nîmois accueillent Hadrien avec faste dans leur tout nouvel Amphithéâtre toujours visible aujourd’hui.

De Penthée au Musée de la Romanité

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La Mosaïque de Penthée est l’une des œuvres magistrales du nouveau Musée de la Romanité de Nîmes. Photo Eric Beracassat.

La richesse de son histoire et de son patrimoine romain sort de terre une nouvelle fois en 2006-2007, lors de fouilles préventives précédant les travaux des allées Jaurès. Les archéologues de l’INRAP découvre alors une domus (maison romaine) de 950 m , ce qui classe la résidence parmi les plus grandes maisons romaines jusqu’à présent connues à Nîmes.
Selon Jean-Yves Breuil del’INRAP

Elle avait une cour de 160 m 2 avec très certainement, autour, des boutiques.

Mieux encore la maison dévoile dans sa partie sud des mosaïques, dites d’Achille et de Penthée. Cette dernière est si exceptionnelle qu’elle sert de détonateur pour la création du nouveau Musée de la Romanité. Restaurée, la Mosaïque de Penthée, figure en bonne place dans le nouveau musée. Elle en est même l’un des points d’orgue.

Au delà de cette œuvre qui mérite le détour, le Musée de la Romanité présente beaucoup d’objets et de reconstitutions fascinantes : à noter, dans le désordre la reconstitution d’une chambre à coucher -très chargée selon les goûts d’aujourd’hui, une belle partie consacrée à la vie quotidienne, (du textile à la poterie ) agrémentée de bornes audiovisuelles , sans oublier le fascinant « tunnel des religions »où l’on observera une rare tête d’Apollon en bronze dont les yeux devaient être en argent et être surmonté d’une couronne d’or disparue, ou une curieuse statue de Sérapis, digne représentant des culte orientaux présents à Nîmes au temps de l’Empire

Épigraphie ludique au Musée de la Romanité

Côté Épigraphie, à priori un domaine peu lourd (c’est lithique) le Musée de La Romanité anime les éléments de stèles présentés grâce à un jeu d’ombre chinoises sur la pierre qui traduit le sens des dédicaces et évoque en animation le thème abordé. Une vraie réussite !

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L’épigraphie ludique au musée de la Romanité de Nîmes. Photo Eric Beracassat.

D’ailleurs pas moins de 14 stèles funéraires de gladiateurs ont étés découvertes autour des Arènes de Nîmes ce qui valide l’existence de combats de gladiateurs – professionnels sous contrat- dans l’amphithéâtre. Reste à découvrir un jour une nécropole spécifique ainsi qu’une éventuelle école de gladiature nîmoise, qui si elle est très probable n’a pas été confirmée à ce jour.

sculpture dionysiaque au Musée de la Romanité

Autre œuvre fascinante, un ensemble de statues sculptées localement, représentant une scène dionysiaque avec un berger (décapité) muni d’une flûte de Pan, mais aussi deux chèvres, un satire (Silène selon d’autres hypothèses) et d’une nymphe. Une œuvre qui pourrait avoir fait partie d’un jardin funéraire placé le long d’une route.

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un bel ensemble sculpté il ya près de 2000 ans à Nîmes présenté au Musée de la Romanité. Photo Eric Beracassat.

Sarcophage paleo-chrétien au Musée de la Romanité

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Le superbe sarcophage mélange un style chrétien et paien de la Rome Antique. Photo Eric Beracassat.

On notera aussi le superbe sarcophage dit de Valbonne, datant de la période paléo-chrétienne avec richement ornée de motifs floraux et de décors en écaille sans oublier une belle série médiévale de chapiteaux qui évoquent la persistance des thèmes romains, allant jusqu’à la présentation d’une partie de la frise qui ornait l’actuelle cathédrale de Nîmes.

Pratique : Musée de la Romanité

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Le musée de la Romanité de Nîmes (Gard) est un bâtiment tout neuf ouvert au public dès le 2 juin 2018. Photo Eric Beracassat.

Ouverture au public le 2 juin 2018
04 48 21 02 10
www.museedelaromanite.fr
16 boulevard des Arènes
30000 Nîmes
Ouverture
Ouvert tous les jours du 2 au 30 juin et du 1er septembre au 4 novembre : 10h-19h
Du 1er juillet au 31 août : 10h-20h
Ouvert tous les jours sauf mardi Du 5 novembre au 31 mars : 10h-18h
Tarifs
Tarif plein : 8 €
Réduit : 6€
Enfants de 7 à 17 ans : 3€
Gratuit jusqu’à 7 ans
Forfait famille : 19€
(2 adultes – 2 enfants)
Visioguide en 4 langues : 2€