Dimanche 27 juillet 1214, jour de la trêve de Dieu. L’ost royal de Philippe Auguste semble battre en retraite face à l’armada des troupes impériales d’Otton IV coalisé avec Ferrand du Portugal, comte de Flandres, et d’autres grands féodaux comme Renaud de Damartin, comte de Boulogne et associés aux Plantagenêts.
Ces derniers, avec à leur tête Jean sans Terre, ont débarqué à La Rochelle et remontent vers le nord. À La Roche de Moines, le 12 juillet 1214, le fils du roi de France, le prince Louis, bat l’armée de Jean-Sans-Terre qui ré-embarque pour l’Angleterre. Mais les faibles troupes royales sont divisées entre le Nord et le Sud. C’est donc au Nord, À Bouvines (Nord), que va se jouer le sort des Capétiens.
Entourés de ses chevaliers fidèles et bien aguerris par les Croisades et de miliciens, Philippe II, dit Auguste, va réussir contre toute attente à battre cette coalition. Plus d’une centaine de chevaliers mourront à Bouvines. Les rois, présents sur le champs de bataille y joueront eux aussi leur peau. Philippe II désarçonné en plein combat, ne doit sa survie qu’à ses gardes du corps. Otton est lui aussi personnellement visé. La charge de la cavalerie lourde française en fait son objectif prioritaire. Poursuivit il abandonne combat et va perdre sa couronne impériale. Ferrand, doit se rendre et prisonnier, va passer quinze ans en prison au Louvre. Enfin Jean sans Terre, le grand absent doit pour sauver sa couronne, accorder à ses barons mécontents la Grande Charte qui limite son pouvoir.
Philippe Auguste médiatise sa victoire en offrant fêtes et banquets, en exhibant les prisonniers et en soutenant le discours du caractère miraculeux de la victoire (remportée un dimanche sur un empereur -Otton- excommunié -). Le but est de renforcer le pouvoir royal et crée, selon les historiens du XIXe siècle, l’ébauche d’un sentiment « national » qui sera bien plus marqué sous le règne de son petit-fils Saint-Louis.
Afin de commémorer cette histoire vieille de 800 ans, Plusieurs événements sont organisés et un site internet précise le vaste programme. Parmi les lieux emblématiques de la bataille et entrés dans l’imaginaire populaire il reste à voir le pont de Bouvines, que le roi de France fait traverser à ses troupes au matin du fameux dimanche, et la Chapelle aux Arbres, à Cysoing, où il est désarçonné puis sauvé par sa Maison Royale changeant l’issue des combats.
On notera aussi l’ouverture de la salle des batailles, à Mons en Pévèle. Elle est dédiée à la bataille de Bouvines et la bataille de Mons en Pévèle (18 août 1304 remportée par Philippe le Bel sur les troupes flamandes) au sein du musée médiéval de la Pévèle.
L’église de Bouvines dispose elle de 21 vitraux narrant les principaux épisodes de la Bataille de Bouvines.