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Nouveau Mémorial de Verdun

Le Champ de bataille de Verdun demeure le Haut lieu de la mémoire de la Première Guerre mondiale. Au coeur du dispositif de mémoire se trouve le nouveau Mémorial de Verdun.

Après plus de deux années de travaux d’agrandissement et de rénovation et un peu de retard sur la date prévue, le Nouveau Mémorial de Verdun ré-ouvre ses portes le 21 février 2016 à l’occasion de la date anniversaire du Centenaire du début de la bataille. Le mémorial originel datait de 1967.

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Vue extérieure du Nouveau Mémorial de Verdun, centre d’interprétation de la bataille de 1916. Photo Jean-Marie Mangeot

Plus de 2 000 objets de collections, une multitude de photos inédites, des témoignages français et allemands et des dispositifs audiovisuels exceptionnels, s’y mêlent afin d’évoquer l’expérience combattante de ces hommes venus de toutes parts.

Avec près de 300 000 soldats tués et disparus, français, allemands ou venus des anciennes colonies, et 400 000 blessés en 300 jours, c’est un des lieux les plus marquant de l’histoire de la première guerre mondiale. Une zone tellement bombardée qu’à Verdun il n’y a pas de tranchées, mais des « boyaux »par lesquels on monte au front. Un bombardement tel qu’il hache, enseveli, déterre, broie les hommes et les restes humains. Les dépouilles de plus de 130 000 soldats, sont d’ailleurs réunies dans l’Ossuaire de Douaumont, résumant l’incroyable brutalité, la violence extrême de cette bataille franco-allemande.

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Carte de la bataille de Verdun Lefebvre (J.-H.), Verdun, la plus grande bataille de l’Histoire racontée par les survivants, Éditions du Mémorial.

Les grandes étapes de la bataille

1 / Le succès allemand des premiers jours

Le 21 février 1916, à 7h15, un déluge de feu, appelé Trommelfeuer par les Allemands, s’abat sur les tranchées françaises du village de Malancourt jusqu’à la plaine de la Woëvre et sur la ville de Verdun. Sur la rive droite, les positions françaises sont littéralement retournées sur une étendue de 5 km en profondeur. À 16h, le tir cesse enfin. Un million d’obus a été tiré dans la journée ! Les troupes d’assaut allemandes s’élancent dans les forêts dévastées. Les lignes de défense françaises sont percées.

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Ce qu’il reste du bois de Vaux Chapitre ©Collection Mémorial de Verdun

Le 25 février, les allemands s’emparent du fort de Douaumont, l’ouvrage le plus important dans la défense de Verdun au nord-est. Les Allemands ont progressé de 8 km par rapport à la ligne de front initiale.
Le 26 février, le général Pétain est nommé à la tête de la IIe Armée chargée de défendre Verdun. Le général Pétain met en place un système de « noria » afin d’engager au fur et à mesure les divisions en réserve dont il dispose, et celles que le général Joffre veut bien lui accorder au compte-goutte. Ces unités montent en ligne par l’artère vitale du champ de bataille, la route reliant Bar-le-Duc à Verdun, bientôt baptisée « Voie sacrée ».

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La route de Bar-le-Duc à Verdun est désormais bornée tous les kilomètres par ce type de repère casqué. Photo Christophe Courau

Ce sont 3 500 camions, 2 000 voitures de tourisme, 800 voitures sanitaires qui vont l’emprunter chaque jour. L’effort logistique est énorme : de mars à juin 1916, 400 000 hommes et 500 000 tonnes de matériel passent chaque mois par cette route.

2 / L’attaque méthodique allemande sur les deux rives de la Meuse (mars – avril 1916)

La reprise de l’offensive passe par les deux rives de la Meuse. Le 6 mars, après une formidable préparation d’artillerie, les Allemands attaquent sur la rive gauche du fleuve s’approchant de la hauteur du Mort-Homme. Le 9 avril, les Allemands conquièrent le Mort-Homme mais malgré la fureur du bombardement et des assauts, ils ne peuvent aller plus loin. Le général Pétain se laisse aller pour la première fois à l’optimisme en lançant dans l’ordre du jour adressé à l’armée le lendemain : « Courage, on les aura ! ».

3 / Face à l’impasse, l’usure… (mai – début juin 1916)

Le mois de mai commence par la promotion du général Pétain au commandement du Groupe des Armées du Centre. Le général Nivelle le remplace. Le 3 mai, les canons lourds allemands écrasent la Cote 304. La colline finit par être enlevée les jours suivants. Le 22 mai, les Français tentent pour la première fois de reprendre le fort de Douaumont sur la rive droite. C’est un échec. Le 1er juin, 40 000 Allemands accompagnés de dix gros lance-flammes s’élancent des pentes de la Caillette jusqu’à celles du fort de Vaux. Des détachements atteignent le fort. Commence ainsi un siège qui va durer six jours. La garnison commandée par le commandant Raynal est encerclée par les Allemands à l’extérieur du fort.

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4 juin 1916 à 11h30: « Nous tenons toujours, mais nous subissons une attaque par les gaz et les fumées très dangereuses ; il y a urgence à nous dégager. Faites-nous donner de suite communication optique par Souville qui ne répond pas à nos appels. C’est mon dernier pigeon. Raynal. »

Enfermée à l’intérieur, elle défend avec acharnement chaque mètre
de galerie. Les défenseurs se rendent finalement, le 7 juin au matin, exténués par les combats et vaincus par la soif, la citerne de l’ouvrage ayant été fendue à la suite des bombardements incessants. Avec la chute du fort, les Allemands disposent de bases solides pour conquérir enfin la ville de Verdun. Ils doivent encore prendre possession de la crête qui court de l’ouvrage fortifié de Froideterre au fort de Souville, en passant par le village de Fleury-devant-Douaumont.

4 / Les derniers grands assauts allemands (23 juin – 11/12 juillet 1916)

Le 23 juin, 50 000 hommes sont engagés dans la bataille : ils s’emparent de l’ouvrage de Thiaumont, de la quasi-totalité du village de Fleury-devant-Douaumont, mais ils sont arrêtés au niveau de l’ouvrage de Froideterre. La rupture du front français est écartée de peu. Les 11 et 12 juillet marquent la dernière tentative de prise de la ville. Après avoir tiré 330 000 obus, 40 000 Allemands sont engagés dans l’offensive. Des restants de bataillons prennent la totalité de Fleury-devant-Douaumont et réussissent à atteindre le fort de Souville. Les Français répondent alors en tirant 170 000 obus. Contre-attaquée, la poignée de soldats allemands ayant survécu à ce déluge d’acier, est repoussée des dessus du fort. Les Allemands mettent un terme à leurs grandes offensives devant Verdun.

5 / La reconquête des forts de Douaumont et de Vaux et la fin de la bataille (24 octobre – 18 décembre 1916)

Le 24 octobre, le fort de Douaumont est repris sans trop de difficultés. L’opération est un grand succès : 6 000 prisonniers, 15 canons, 51 minenwerfer et 144 mitrailleuses ont été pris. Le 3 novembre, le fort de Vaux, abandonné par les Allemands, est reconquis. Le 15 décembre marque la dernière offensive de la bataille de Verdun. Par -20°C, les Français dégagent les environs du fort de Douaumont et reconquièrent Louvemont et Bezonvaux.

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Après l’énorme bombardement français d’octobre 1916, le fort de Douaumont est le repris le 24. Photo Christophe Courau / Musée Grande Guerre de Meaux

L’offensive s’arrête le 18 décembre et marque la fin de la bataille de 1916. Les combats autour de Verdun se poursuivent cependant jusqu’en 1918. En 1917, les Français reprennent le Mort-Homme et la Cote 304 et à l’automne 1918, les Américains repoussent les Allemands plus au Nord avec l’offensive Meuse-Argonne.

NOUVEAU MÉMORIAL DE VERDUN : Pratique

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Le Mémorial au milieu de la forêt d’exception, avec l’ossuaire de Douaumont en arrière-plan, 2015
© Jean-Luc Kaluzko

1, avenue du corps européen 55 100 Fleury-devant-Douaumont
tél : +33 (0) 3 29 88 19 16 / mail : info@memorial-verdun.fr
site internet : www.memorial-verdun.fr

ACCÈS
En voiture
En venant de Verdun : suivre la direction Champ de Bataille Vaux-Douaumont
En venant de Paris, Reims : emprunter l’autoroute A4, prendre la sortie 30 « Voie Sacrée »
En venant de Strasbourg, Metz : emprunter l’autoroute A4, prendre la sortie 31 « Verdun »
HORAIRES
Ouvert tous les jours de décembre à mars : de 9h30 à 17h / d’avril à novembre : de 9h30 à 19h
TARIFS
Tarif plein 11 €
Tarif réduit 7 € (Moins de 18 ans, étudiants, militaires, demandeurs d’emploi)
Forfait famille 25 € (2 adultes et 2 moins de 18 ans. Tout enfant supplémentaire doit
s’acquitter d’un ticket à tarif réduit)
Gratuit pour les enfants de moins de 6 ans

Informations groupes et scolaires :
tél : +33 (0)3 29 87 47 24 ou reservation@memorial-verdun.fr