Le monument aux fusillés lillois se trouve non loin de la citadelle de Lille square Daubenton. Il rappelle l’un des événements tragiques de la première guerre mondiale, l’exécution du réseau Jacquet qui permettait aux soldats alliés d’échapper aux allemands. Ce réseau d’évasion et de renseignement compte jusqu’à 200 personnes. Ainsi en mars 1915, le réseau cache l’aviateur Robert Mapplebeck. Malgré les affiches allemandes qui menacent de la peine capitale ceux qui aideront l’aviateur, ce dernier pris en charge parvient à passer les lignes.. Ayant repris du service il largue en avril 1915, un tract au dessus de la ville en se moquant des allemands;
Le lieutenant Mapplebeck présente ses respects au commandant des forces allemandes de Lille et a le regret de n’avoir pu faire sa connaissance pendant son doux séjour passé près de lui.
Les allemands furieux renforcent leur surveillance et réussissent grâce à un traître qui se fait passer pour un soldat en fuite a démantelé le réseau en juillet 1915.Les quatre principaux responsables sont, après jugement du tribunal militaire de Lille fusillés à la citadelle de Lille en septembre 1915. Ils écrivent une dernière lettre commune:
Mer chers amis, camarades. Nous voilà au but! Dans quelques instants nous serons fusillés. Nous allons mourir bravement, en bon francais, en brave belge. Debout ! Les yeux non badés, les mains libres. Adieu à tous et courage. Vive la République ! Vive la France !
Le monument aux fusillés lillois rappelle le sacrifice de ceux qui se sont engagés dans la résistance lors la première guerre mondiale. Photo Christophe Courau
Le monument de Félix Desruelles inauguré en mars 1928 représente de gauche à droite le commerçant George Maertens, le lieutenant Ernest Deconninck ou Deçeunynck, l’ouvrier Sylvère Verhulst, et le marchand de vin Eugène Jacquet, secrétaire départemental de la Ligue des Droits de l’Homme. Au sol on trouve Léon Trulin, qui sera abattu quelques semaines plus tard. ce symbole de la résistance sera détruit par les allemands en 1940 avant d’être reconstruit en 1960.
Les tombes de ses martyrs se trouvent au cimetière de l’Est à Lille. celle de Jacquet est ornée des attributs de la Franc Maçonnerie. Celle de Jules Maertens offre une allégorie en bronze de la France qui jette à son corps à terre la palme du martyr, le tout adossé à un morceau original de la citadelle contre laquelle il a été fusillé.Sylvère Verhulst est représenté par un médaillon de bronze. On trouve aussi dans le cimetière la tombe de Léon Trulin.
Affiche annonçant l’exécution des fusillés lillois en 1915. Photo Christophe Courau
