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À l’heure allemande : Lille 14-18

En août 1914 Lille est déclarée ville ouverte. Cependant après la bataille de la Marne quelques 3000 militaires français défendent la cité flamande. Selon la page facebook dédiée à Lille 14-18

Le 12 octobre 1914, après 58 heures de résistance, Lille tombe aux mains des allemands. La colonne Wanschaffe (le futur commandant de la place de Lille) entre par la porte de Douai au petit matin après un rude bombardement

. Les autorités hisseront le drapeau blanc sur le clocher de l’église du Sacré-Coeur. Le bilan est d’une centaine de morts, dont des civils. 1100 militaires sont faits prisonniers, même si quelques-uns parviennent à se fondre dans la masse. Lille compte 800 maisons détruites et 1500 endommagées.

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La rue Faidherbe, qui va de la gare à l’Opéra, a été l’une des plus détruites lors des bombardements de l’automne 1914. Photo Christophe Courau.

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Lille après un bombardement. Collections des Archives départementales du Nord à retrouver sur http://bit.ly/1FUHLEf

De leur côté les Allemands mettent la ville sous coupe réglée. Une vingtaine de familles allemandes s’installent à Lille et y ouvrent commerce.
À 20 km du front elle devient le lieu de repos de la troupe. Le nouveau grand théâtre, tout juste terminé et pas encore meublé est réquisitionné par l’occupant et se transforme en lieu de récréation pour les Allemands.

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L’Opéra de Lille servira exclusivement aux allemands de 1914 à 1918. À l’intérieur y trône alors un portrait de Guillaume II. Photo Christophe Courau.

Sur la Grand Place une parade des troupes d’occupation, avec musique, a lieu chaque jour. Le gouverneur allemand s’installe au grand hôtel aujourd’hui Furet du Nord, tandis que la Kommandantur se trouve place Rihour à l’étage de ce qui est désormais le Crédit du Nord, juste à côté du Monument aux Lillois et de l’office du tourisme de Lille.

Lille et ses otages

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Émilie Calmette (1853-1956), otage lilloise de la guerre de 14-18.

En quatre ans d’occupation, la ville déboursera 184 millions de francs. Les Allemands ont désigné une soixantaine de personnalités lilloise comme otages. Une dizaine d’entre elle doit dormir chaque nuit à la citadelle et répondent par leur vie du calme de la ville. Évêque, patrons du textile ou Émilie Calmette, la femme d’Albert Calmette directeur de l’Institut Pasteur de Lille, dorment ainsi, à tour de rôle dans la chapelle de la citadelle transformé en dortoir.
Quand tout est calme la mesure s’allège et les « otages » viennent simplement signer un registre attestant de leur présence dans la ville avant de retourner chez eux. Le 12 janvier 1918, 400 otages de la Région du Nord dont 25 lilloises choisies parmi les épouses de notables, sont déportés en Allemagne et internées au camp de Holzminden près de Brunswick, en Basse-Saxe. Les conditions d’hygiène, d’hébergement et d’alimentation sont déplorables. Il faudra attendre une convention d’échange de prisonniers de guerre, pour que la Lilloise Émilie Calmette soit libérée le 19 juillet 1918.

Retrouvez la liste des Chemins de mémoire de La Grande Guerre dans le Nord-Pas-de-Calais